Je ne pense qu'à çaill. Monike Czarnecki, éd. Rue du monde (Roman du monde), 111 p., 2009. 10,5 euros.

Ismaïl est en cinquième, sa scolarité se passe bien et il se plait dans son collège et son appartement dans lequel il a emmenagé avec sa mère et son père trois ans auparavant. Toutefois, Ismaïl se rend compte que son corps change, commence à se couvrir de poils, ses amis muent et puis il s'intéresse de plus en plus à la sexualité... Ismaïl est en pleine puberté et pour la toute première fois il prend conscience de son corps et de ses changements. Rien de bien alarmant, mais voilà qu'Amin, pourtant un bon ami de notre héros, le traite de "pédé" en pleine cour de récréation. Choqué, Ismaïl s'énerve, fuit, ne comprend pas... et puis il pense à Mademoiselle Anglais, sa prof de français et meilleure amie de sa mère qui est homosexuelle et dont il n'a pas hésité à se moquer. Ismaïl perd ses repères et commence à douter.

Un roman très bref proposé par les édtions engagées Rue du monde. L'écriture est fluide, le texte réfléchi, proposant une réflexion sur les questions d'amour, les doutes que l'on peut avoir, les incertitudes propres à la préadolescence et l'adolescence. Le propos est très ouvert, à aucun moment le discours n'est cloisonné... évidemment, n'y cherchez pas de réponse toute faite aux questions gênantes de vos préados... si ce n'est une grande tolérance et l'accompagnement dans cette période délicate de la vie.
Une lecture fort agréable qui pose toutefois le problème du public visé. En effet, la typographie très aérée, les illustrations naïves (qui m'ont plus intéressé dans la seconde partie du roman) pourront rebuter les préados à partir de la 6e pour lesquels ce roman aura une vraie incidence... et c'est bien dommage ! Un gros travail à faire du côté des éditeurs plus exigeants intellectuellement pour rendre leurs ouvrages attractifs !

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