trad. Valérie Le Plouhinec, éd. Albin michel jeunesse, 242 p., 2008. 10 euros.

Claire a quinze ans et vit avec sa mère et Jeannot Lapin depuis le divorce de ses parents. Sa maman est médecin dans une maternité et de ce fait est souvent absente ou a des horaires décalés. La mère et la fille se laissent donc quasi quotidiennement des mots sur la porte du frigo où elles se donnent des nouvelles, informent l'autre des coups de fil ratés, des courses à faire... Plusieurs mois de petits mots vont s'étaler sous nos yeux, mais la petite routine de ce duo mère-fille va vite être bousculée par la découverte d'un cancer du sein chez la maman. Entre coups de gueule, angoisses et moments de joie, les deux femmes partagent leur correspondance.

La forme est sans doute la chose la plus remarquable dans ce roman. Le choix de ne nous donner rien d'autre que ces petits mots est particulièrement intéressant. A la foix touchant : on ose beaucoup plus, à l'écrit, dévoiler ses sentiments que lorsque l'on se retrouve face à l'autre, et frustrant : on voudrait connaître davantage ces personnages, avoir des réponses à certaines questions qui ont du trouver leur réponse dans une conversation à laquelle nous n'assistons pas, partager plus du quotidien de cette famille. L'histoire de cette mère touchée par la maladie ne peut évidemment pas laisser indifférent et n'empêche pas non plus d'évoquer la difficulté d'être ado, de faire l'expérience du premier amour... Un roman qui se lit très vite, à découvrir pour l'originalité de sa forme : les adolescents non férus de lecture pourront y trouver leur compte je pense, malgré les limites et frustration que cela comportent tout de même et que j'ai énoncées plus haut.
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