qui-vivephotog. Florence Lebert, éd. Thierry Magnier (Photoroman), éd. Thierry Magnier. 106 p. 14 euros.

 

Un adolescent dont les parents se sont séparés va se retrouver tout à coup plongé au coeur de la jeunesse de son père. Alors qu'il rentre de cours, celui-ci va trouver dans la boîte aux lettres paternelle une enveloppe marron avec un timbre étranger contenant une photo... pensant d'abord que la lettre lui est adressée, le jeune homme se réalise qu'elle était en fait pour son père : Louis. Il va alors commencer à épier le courrier, cherchant la trace d'autres enveloppes du même type... et l'expérience se reproduit : les enveloppes contiennent des photos de Soukhoumi, une ville d'Abkhazie. L'adolescent va alors mettre son père devant le fait accompli et lui demander ce qu'est cette ville et ce qu'il y a vécu. Le passé du père va alors ressurgir pour bouleverser à jamais leur présent.

 

J'avais beaucoup aimé les deux précédents romans publiés chez Actes Sud par Jean-Philippe Blondel. Son écriture fluide et en même temps très travaillée nous fait rentrer avec douceur dans ses romans. J'avoue avoir été moins emballée par celui-ci.

La collection dans laquelle s'inscrit "Qui vive ?"  repose sur la proposition à un auteur d'une série de photographies autour desquelles il doit construire son roman : celles-ci devant l'illustrer. L'articulation entre les photos et le récit est très habile et tout à fait pertinente. Pour le coup, l'auteur joue complétement le jeu proposé par l'éditeur. Toutefois, j'ai trouvé que les propos tenus par le jeune homme n'allaient pas dans la bouche d'un adolescent... bien que mature. On a du mal à le trouver très crédible, assez insaisissable. Le dialogue père-fils se trouve du coup un peu faussé et on aurait tendance à penser que cette discussion arrive dans la vie des deux hommes quelques années plus tard. La deuxième partie du roman est toutefois plus réussie et l'auteur réussit à nous surprendre. Une lecture en demi-teinte donc, d'un romancier que j'apprécie énormément. Qu'en penseront les ados ?

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