Maïté coiffureéd. Ecole des Loisirs (Médium), 177 p., 2004. 9.50 euros.

Louis Feyrières a 14 ans et est en 3e dans un collège orléanais. Il vit avec ses parents  et sa petite soeur, le père est un grand chirurgien et la mère femme au foyer. Ce cher papa mène un peu tout le monde à la baguette et tout va bien du moment qu'on ne rue pas dans les brancards. Prépa et grandes écoles, c'est ce qui attend Louis une fois le lycée terminé et M. Feyrières n'en démordra pas. Pourquoi pas ? Tout simplement parce que Louis n'a que faire des études et, il faut se l'avouer, il n'est pas un élève des plus brillants. Ce n'est pas qu'il est bête, loin de là, c'est juste que l'école ça ne l'enchante pas. L'adolescent a cependant un stage à faire et aucune idée de l'endroit qui pourrait lui plaire. Bonne-Maman va alors proposer un salon de coiffure : "Maïté coiffure", qui, selon elle serait une option intéressante. Si Louis n'est pas complétement emballé par cette idée, le jeune homme va vite trouver un sens à sa vie en posant le pied dans le salon de Maïté et de sa joyeuse bande de rescapés.

Histoires et réglements de compte en famille, choix d'études et d'orientation, autant de sujets qui parleront à quasiment tout le monde. A l'heure de la sacralisation de la filière S et du rejet des filières technologiques et professionnelles, on ne peut que saluer la démarche de Marie-Aude Murail. La vie ne se limite effectivement pas au statut social apporté par un diplôme et Louis va vite faire le choix de la passion et du coeur, même si cela va lui jouer des tours. Comme toujours, l'auteur aime ses personnages et nous les fait adorer en retour : de la petite soeur au père exécrable, en passant par la dilettante Garance : tous nous émeuvent et nous donnent envie d'en savoir plus sur eux. Louis va donc ruer dans les brancards, cela ne se fera pas sans heurts mais révolutionnera la vie de bien plus de gens qu'il n'y paraît. Un roman bref, loin des préjugés, profondément humain quoi !
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